Tout jeu vidéo ou logiciel, une fois créé, est protégé. En effet, c’est son éditeur qui détient les droits du jeu ou du logiciel et qui peut donc, prendre des décisions quant à sa distribution et sa commercialisation. Mais que se passe-t-il lorsque le jeu vidéo ou le logiciel ne se vend plus et que plusieurs années se sont écoulées depuis sa création ? Explications.
Qu’est-ce qu’un abandonware exactement ?
Un abandonware ou logiciel abandonné ou abandogiciel est un logiciel ou un jeu vidéo (le plus souvent) qui est considéré comme abandonné car il ne se vend plus depuis plusieurs années. Du coup, certaines personnes prennent quelques libertés dessus et se permettent de le reproduire, de l’utiliser et de le partager gratuitement bien que ce logiciel ou jeu vidéo soit encore protégé. Un abandonware est donc un bon compromis entre les propriétaires et les utilisateurs.
En effet, même si un logiciel ou un jeu vidéo possède une durée de droits d’auteur de 60 ou 70 ans, s’il n’est plus commercialisé depuis plusieurs années et que les propriétaires semblent aux abonnés absents, il devient donc abandonné et peut être proposé en téléchargement gratuit. En revanche si l’éditeur recommercialise son jeu ou logiciel, il n’est plus considéré comme orphelin. Avant de pouvoir proposer le logiciel ou jeu vidéo en libre téléchargement, il faut « lancer un appel » pour savoir s’il est réellement abandonné. C’est à ce moment-là que l’éditeur vous dira si oui ou non vous avez la permission de le faire. S’il refuse et qu’il revendique ses droits, alors il ne sera plus abandonné.
A la recherche d’un passé perdu
Les abandonwares sont un très bon moyen de faire ressurgir de très anciens jeux que beaucoup de personnes recherchent en vain. L’éditeur LucasArts a très bien compris ce système et a donc décidé de rééditer ses plus grands jeux d’aventure (Point & Click). Ces jeux ont quitté le statut d’orphelin.
La plupart des utilisateurs utilisent les abandonwares simplement par nostalgie, par pur plaisir de pouvoir rejouer à des jeux anciens. Cela permet à ces jeux ou logiciels abandonnés de retrouver une nouvelle jeunesse, un nouveau départ. Toutefois, il y a certaines contraintes techniques qui peuvent freiner les utilisateurs car beaucoup de vieux jeux vidéo, par exemple, ne peuvent pas tourner sur les systèmes d’exploitations actuels, c’est pour palier à ces soucis que les émulateurs ont été créés. Grâce aux émulateurs, le retrogaming a pu être remis au goût du jour pour le faire connaître des nouvelles générations de joueurs.
En informatique, la durée des droits d’auteur d’un jeu vidéo ou d’un logiciel est de 70 ans. Seulement, pour la plupart d’entre eux, après seulement 10 ans, les ventes ne sont plus assurées et les propriétaires ne donnent plus signe de vie. Cela remet donc en question la durée de ces droits d’auteur, ne sont-ils pas trop longs ?
Les abandonwares volontaires
Beaucoup d’éditeurs, et notamment dans le domaine des jeux vidéo, ne revendiquent pas les droits de leurs plus anciennes productions. Ils ne luttent pas non plus contre le fait que des utilisateurs les mettent en libre téléchargement. Puis il y a d’autres éditeurs qui vont encore plus loin en distribuant gratuitement leurs vieux jeux sur le web.
En 2003 et 2004, l’éditeur Rockstar Games a distribué gratuitement sur la Toile Grand Theft Auto (1997), Grand Theft Auto 2 (1999) et Wild Metal Country (1999). L’éditeur Electronic Arts a fait le même le 31 août 2007 en proposant Comand and Conquer (1995) pour célébrer les douze ans du jeu. Bethesda Softworks a fait la même chose en mettant à la disposition de tout le monde, sur son site internet, les versions complètes de The Elder Scrolls I: Arena et The Elder Scrolls II: Daggerfall. Une belle initiative en somme. D’autres éditeurs encore font même passer sous licence libre et publient les codes sources de certains de leurs anciens jeux.